
Si vous ne roulez pas, on vous verse 3 euros pour réduire les bouchons. Cela s’appelle le « péage positif » et plusieurs villes françaises y pensent très fort…
Le parking à l’envers. Pour éviter les pics de pollution et limiter le nombre de voitures sur la route, il y a le système Crit’Air : pas la bonne vignette ? Pas le droit de rouler. Mais aux Pays-Bas, une autre idée a fait son chemin, celle de subventionner ceux qui font l’effort de changer leurs habitudes. Ainsi, les automobilistes de Rotterdam qui s’engagent à ne pas prendre leur voiture pendant les heures de pointe peuvent prétendre à un remboursement de 3,50 € sur leur carte de transport ou, au choix, encaisser 3 euros en cash par trajet évité.
Testé depuis bientôt dix ans, le système s’est montré efficace avec une réduction du trafic de 5 à 10% selon les heures.
4100 trajets remplacés par des bus, des vélos. La ville utilise ses caméras à reconnaissance automatique de plaques minéralogiques pour s’assurer que les indemnisés ne roulent pas ce jour-là. Comme la mesure est subventionnée par l’Europe, ce “péage positif” revient moins cher que de construire de nouvelles infrastructures. Le système a permis de supprimer 4100 trajets chaque jour en moyenne à Rotterdam, ce qui réduit ainsi les bouchons (jusqu’à -10% de trafic aux heures de pointe) et lisse les pics de pollution. Cela marche si bien que les métropoles françaises sont tentées de reprendre le principe.
En France, on a des radars mais… pas le droit de les utiliser. La Métropole européenne de Lille avait envisagé d’instaurer le système en 2018. Le dédommagement prévu était de 2 euros par trajet, sauf qu’en France cette utilisation des radars aurait été illégale : la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) interdit ce type de flicage. Les Néerlandais ont eux prévu la non-conservation des données et leur anonymisation mais la loi française actuelle est plus protectrice et Lille a temporairement jeté l’éponge.
Paris aussi évoquait en 2016 la possibilité d’introduire un péage positif. Avec au minimum 2,50 euros d’indemnité par trajet, les projections de l’époque garantissaient 8% de trafic en moins. Cela expliquerait que la capitale veuille racheter quatre portiques écotaxe, déjà installés sur le périphérique et capables de lire votre plaque.