Géothermie, direction Châtelet. On le sait, le métro parisien surchauffe. Ce qui est un enfer l’été dans les rames – à cause du manque de climatisation – pourrait bien devenir un paradis l’hiver. En effet, cette température résiduelle peut être détournée et utilisée pour remplacer un chauffage souvent énergivore. Dans le 4e arrondissement, c’est déjà le cas.

35% de chauffage économisé. Paris Habitat – qui gère 124 000 logements où résident un Parisien sur dix – a signé un partenariat avec la RATP. Ensemble, ils ont procédé à l’installation d’une pompe à chaleur sous un immeuble de la rue de Beaubourg. L’air chaud dégagé dans les couloirs de la ligne 11 est aspiré jusqu’à la pompe, qui va participer à réchauffer un circuit d’eau. À l’autre bout du tuyau, une vingtaine de logements pour qui le métro remplace désormais un tiers des besoins de chauffage.

Paris Habitat estime l’économie annuelle autour de 70 euros par appartement.

Arrêt en pleine voie. Ce premier immeuble équipé est une autre piste sérieuse pour Paris qui s’est engagée à diviser par quatre ses émissions de CO2 d’ici 2050. Raison pour laquelle la ville avait déjà trouvé un chauffage alternatif pour une piscine municipale en enterrant des serveurs informatiques en-dessous. Joli coup également pour la RATP qui vise à réduire de 20% ses consommations d’énergie par voyageur-kilomètre d’ici 2025.

Pas d’emballement toutefois, tous les immeuble ne seront pas ainsi connectables au réseau ferré : il faut être juste au-dessus des voies, n’être ni trop vieux (construit dans les années 1930 au plus tard) ni trop humide, et avoir une température constante. À ce titre-là, mieux vaut vivre directement dans la ligne 14.