
Le projet d'extension de la ligne 1 du métro parisien est paralysé par les critiques. Certains déplorent son coût, quand d'autres refusent de le voir terrasser les arbres du bois de Vincennes.
Métro, c’est trop. La ligne 1 du métro parisien va-t-elle s’enfoncer sous le bois de Vincennes ? C’est ce que prévoit le projet de prolongement de cette diagonale jaune qui traverse la capitale d’ouest en est. Une enquête publique sur le chantier devait être lancée lundi 15 novembre. Mais une vive contestation l’a remise aux calendes grecques. « Le tracé retenu et les modalités de construction menacent de mutiler irrémédiablement le bois de Vincennes », alerte une pétition du collectif Touche pas à mon bois, signée par près de 56 000 personnes.
Étudiée pour la première fois en 1995, cette extension a été inscrite dans le schéma directeur de la région Île-de-France en 2013. Elle doit être achevée en 2035 grâce à la construction de trois nouvelles stations : Les Rigollots à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Grands Pêchers à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et Val de Fontenay à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Ce nouveau tronçon devrait ainsi être relié à La Défense en passant par Châtelet et les Champs-Elysées.
En mai dernier, l’Autorité environnementale a toutefois émis une quantité de réserves presque suffisante pour que l’impression de son rapport menace une petite forêt. Deux mois plus tard, le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) jugeait par ailleurs le coût du projet (au moins 1,2 milliard d’euros) exorbitant. La pétition en rajoute aujourd’hui une couche : « L’emprise du chantier dans le bois est estimée à 20 000 m2 (la superficie d’environ 100 terrains de tennis) qui vont être déboisés et partiellement bétonnés », s’alarme-t-elle.
S’y joint une tribune signée par une quarantaine d’élus écologistes. Selon ce document, l’excavation prévue au niveau du bois de Vincennes « impliquerait la destruction de près de 2 hectares de bois », d’où la nécessité de revoir le tracé. Du côté d’Île-de-France Mobilités, on trouve l’estimation « un peu exagérée ». À en croire l’autorité qui pilote le projet, seuls « 500 arbres » devraient être abattus.
Les Écolos sont clair-es.
👉Oui au prolongement de la #Ligne1, pour un meilleur accès aux transports en commun, notamment dans le Val-de-Marne.
👉Mais nous exigeons des travaux exemplaires qui préservent la biodiversité et le bois.Il faut revoir la copie !
Notre tribune ⬇️ https://t.co/jnQgiNO05E
— EELV Paris 12 (@EELVParis12) November 12, 2021
Alors que Ouest France parle, selon une étude d’impact, d’ « une emprise du chantier de 7 200 m2 sur la forêt », l’Autorité environnementale expliquait en mai que « des incidences sont identifiées sur quatre secteurs. Les plus importantes résultent du défrichement et ses effets induits sur la faune associée au boisement du bois de Vincennes pour une surface totale de 1,9 ha, dont 1,18 ha de hêtraie-chênaie et 0,27 ha d’alignements d’arbres. » On n’est donc pas loin des 2 hectares de la tribune et de la pétition.
Face à cette contestation, le maire de Montreuil Patrice Bessac (Parti communiste) a annoncé une manifestation de soutien au projet samedi 20 novembre dans la zone concernée par l’extension. Comme la ligne 1 paraît encore loin d’être ouverte, il s’agira d’une marche.