
Le Conseil de Paris a acté la fin de la gratuité pour les deux-roues thermiques (2RM) au 1er septembre 2022. Si la mesure avait été annoncée dès 2021, elle entrera en vigueur dans un contexte peu exaltant pour les conducteurs, entre la hausse du prix de l’essence et l’obligation du contrôle technique.
Passage à la caisse. Il y a toujours un décalage entre le moment où une mesure est annoncée et celui où on comprend qu’elle va devenir une réalité. En juin de l’année dernière, David Belliard, maire adjoint à Paris en charge des transports et de la mobilité, pose les cartes sur la table et fait savoir que les motos et scooters thermiques (2RM) devront bientôt payer pour stationner dans la capitale. Au départ, cette mesure devait débuter dès le début de l’année 2022. Mais la ville n’était pas prête. Mais elle le sera à la rentrée puisque le Conseil de Paris a annoncé que les conventions avec les gestionnaires de parkings souterrains ont été signées. « Les deux-roues motorisés (2RM) paieront une redevance lorsqu’ils stationnent sur la voie publique, dans les emplacements dédiés au stationnement 2RM ou dans la bande de stationnement payant », peut-on lire sur le site de la Mairie de Paris.
Dès le 1er septembre, les conducteurs de véhicules thermiques — ceux qui roulent en électrique ne sont pas concernés — seront dans l’obligation de mettre la main à la poche. Un coup en plus après l’annonce du contrôle technique pour octobre 2022.
Le stationnement pour les deux roues thermiques sera payant à Paris à partir du 1er septembre. Voici les futurs tarifs
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— Adrien Lelièvre (@Lelievre_Adrien) June 1, 2022
Concrètement, comment ça marche ? Pour les résidents, c’est simple : ils pourront, dans la limite d’un véhicule par personne, acheter une carte annuelle à 22,50 euros ou bénéficier d’un tarif à la journée de 0,75 centime d’euro. Pour les visiteurs, l’addition sera plus salée : le prix à l’heure sera de 3 euros (dans la zone 1 qui réunit les 11 premiers arrondissements de Paris) et de 2 euros de l’heure dans la zone 2 (du 12e au 20e ainsi que le bois de Vincennes et Boulogne). La limite de temps est quant à elle fixée à six heures.
Jusqu’à 3000 € par an. La ville proposera aussi une troisième solution, en partenariat avec plusieurs parkings souterrains : le « Pass 2RM ». « Il s’agira d’un abonnement avec un parc de référence au choix et le stationnement illimité dans les autres parcs éligibles ouverts au stationnement horaire, à un tarif privilégié, selon les deux zones de stationnement de surface ». Dans le détail, les parkings de la zone 1 seront accessibles via un abonnement fixé à 90 euros par mois. Une somme à laquelle il faut ajouter un tarif de 1,20 euros de l’heure (30 centimes/quart d’heure). Pour la zone 2, l’abonnement sera à 70 euros puis 80 centimes de l’heure. Pour un conducteur « visiteur » qui opte pour un parking dans la zone 1 et qui travaille 5 jours par semaine dans la capitale, la somme pour stationner dans un parking pourra dépasser les 2500 euros, voire les 3000 euros par an.
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Gratuit pour les électriques, payant pour les thermiques. Les scooters et motos électriques disposeront quant à eux d’un droit « véhicule basse émission » (VBE). Les visiteurs pourront obtenir un « ticket gratuit et virtuel » via une application comme PayByPhone, ParkNow ou FlowBird.
Au journal Le Parisien, Jean-Marc Belotti, patron de la branche parisienne de la Fédération française des motards en colère (FFMC), parle du « Pass 2RM » comme « d’une usine à gaz ». Plus globalement, et comme l’écrit Ouest France, l’objectif est d’inciter les conducteurs à garer leur véhicule hors de la voie publique mais aussi de pousser les « motards » à effectuer leur transition écologique. Reste à voir si cette stratégie sera elle aussi payante.