
C'était une promesse pour Anne Hidalgo, ce sera une réalité demain. Seul le périphérique devrait être épargné.
“C’est comment qu’on freine ?” Jusque-là, c’était une chanson de Bashung. Désormais, c’est une mesure en vigueur dans plusieurs villes, à Nantes et Lille notamment, où le 30 km/h est déjà entré en action, sans trop de remous dans les médias nationaux. Mais aujourd’hui, la fameuse zone 30 s’invite dans la capitale et ce n’est plus vraiment la même chanson. Après sa réélection plus tôt cette année, Anne Hidalgo l’avait promis : “Nous limiterons la vitesse dans Paris à 30 km/h car c’est surtout la nuit que cette vitesse est dépassée et qu’elle cause le plus de nuisances sonores, avec des conséquences pour la santé du fait des insomnies qu’elle provoque.”
Sachant que la vitesse moyenne d’une voiture à Paris est de 14,1 km/h, et que cette dernière est en chute constante (on roulait à 16 km/h en 2002), à priori pas de quoi s’alarmer. Mais c’est mal connaitre les Parisiens.

Moins de bruit, moins de morts. Réputée pour son combat historique contre les voitures, Hidalgo a cette fois décidé de s’appuyer sur une consultation citoyenne, du 27 octobre au 27 novembre, afin de sonder les habitants sur cette proposition de loi qui devrait entrer en vigueur en 2021. L’argument avancé par la municipalité est qu’une réduction de 20 km/h permettrait de faire chuter le nombre d’accidents (et donc de morts) ainsi que la pollution (atmosphérique ou sonore). Seule zone préservée : le périphérique, qui devrait conserver son 70 km/h quand bien même on y roule en moyenne à 39 km/h selon la ville de Paris.
Le modèle du 30 km/h intra-muros est déjà défendu dans d’autres pays européens, en Suède notamment, où les autorités revendiquent un score impressionnant de 0 piéton et cycliste tué en 2019 grâce à cette mesure, notamment. À Paris, les choses pourraient bouger rapidement en fonction du sondage citoyen, mais sachant que 6 Parisiens sur 10 n’ont pas de voiture, la question, elle, semble vite répondue.
À venir prochainement dans le débat public : l’interdiction totale des véhicules diesel dans la capitale en 2024. La garantie d’un nouvel épisode qu’on imagine déjà houleux.
Comment Oslo est parvenu à atteindre 0 piéton & 0 cycliste tué sur ses routes en 2019 :
➡️Rééquilibrage de l’espace public (pistes cyclables, trottoirs élargis…) pour sécuriser les modes alternatifs
➡️Limitations à 30 km/h
➡️Trafic de transit interdithttps://t.co/kB4E4N74QT
— Mathieu Chassignet (@M_Chassignet) October 14, 2020