
Il s’appelle « Black Swan » (très chic) et proposera bientôt des croisières sur la Seine.
Point noir des véhicules verts. Le 4 novembre dernier à Paris, le service de location de bateaux Seine Alliance présentait le Black Swan, un bateau équipé de batteries de voitures électriques en seconde vie. Une riche idée. Gros point noir des véhicules verts, la fabrication des batteries lithium-ion – notamment l’extraction et le traitement des métaux – pollue énormément et produit des déchets toxiques. Sans parler de leur recyclage, sujet de nombreuses recherches.
Bientôt 150 bateaux de croisière. C’est ici qu’intervient le Black Swan. Ce bateau « zéro émission » peut transporter jusqu’à huit personnes et fonctionne grâce à deux moteurs électriques alimentés par un duo d’anciennes batteries auto reconditionnées. Devenues trop vétustes pour une auto, mais pas encore « périmées », ces batteries trouvent ici un nouvel emploi à leur mesure. Seine Alliance envisage à terme environ 150 bateaux professionnels de ce type à Paris et vise même le 100% électrique d’ici 2024. Black Swan sera mis en service l’année prochaine et servira à des croisières de deux heures environ sur la Seine.
50 000 tonnes en 2027. Le recyclage des batteries lithium-ion est d’ailleurs un enjeu crucial du secteur de l’automobile électrique. Auditionnée au Sénat l’été dernier, Christel Bories, présidente du Comité stratégique de filière mines et métallurgiques, estimait « environ 50 000 tonnes à recycler à partir de 2027 et plus encore sans doute en 2030 ». L’objectif principal est de récupérer les terres rares des batteries pour en limiter l’extraction et tempérer la dépendance vis-à-vis de la Chine, quasiment le seul fournisseur. Tant qu’on ne parvient pas à récupérer 100% de la batterie, l’idéal est de retarder au maximum l’étape du recyclage. La seconde vie est pour l’instant une des meilleures pistes à explorer.