
Désolé Maitre Gims, mais la capitale du Kenya abrite les vrais super-héros de la fringue.
Ambiance Mad Max. Dans une ville à la circulation aussi congestionnée que Nairobi, le « boda boda » (moto-taxi kényan) est le moyen le plus rapide de se déplacer. S’ils sont très populaires, ils sont aussi très nombreux et dans ce contexte très concurrentiels. Chaque pilote essaie de se démarquer et attirer l’attention des clients en ornant sa moto de la manière la plus visible (ou folle) possible. Cela donne ces œuvres d’art sur roues qui ont tapé dans l’œil du photographe néerlandais Jan Hoek.

Nouveau look pour une nouvelle vie. Boda Boda Madness est une série photo que Jan Hoek a réalisée à Nairobi en collaboration avec le créateur de mode ougando-kenyan Bobbin Case. Le duo, emballé par la fantaisie des engins, a voulu doter les motards d’une tenue à la mesure de leur bécane. Ils en résulte cette petite série de sept super-héros, capturés dans des paysages typiques de la capitale. Outre la beauté de l’art, cette série aura eu un impact relativement inattendu. Jan Hoek ayant gardé contact avec certains de ses pilotes-modèles, il a appris ultérieurement que les chauffeurs qui ont gardé leur costume pour travailler gagnaient beaucoup plus. Vous imaginez la suite : une mode est en train de se créer.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout s’uberise. Les boda boda sont un tel pilier de la mobilité kényane et un tel atout pour circuler en ville que même Uber a lancé son service dans la capitale. Ça s’appelle uberBODA et il n’est pas seul sur le marché. Son concurrent, Taxify, propose lui aussi une flotte de moto-taxis. Si elles sont généralement plus chères que les courses classiques, ces dernières ont surtout été lancées en réponse à une demande croissante pour un service plus sûr (au Kenya comme en Ouganda, les boda boda sont impliqués dans un nombre catastrophique d’accidents). Voilà qui risque d’alourdir encore un peu plus la rivalité du secteur.

