
Pour anticiper les éventuels problèmes que pourraient rencontrer les usagers à mobilité réduite du futur métro marseillais, prévu pour 2023, des personnes en fauteuil ou non-voyantes testent, via la réalité virtuelle par exemple, l’accessibilité aux futures rames. L'objectif, c'est de prendre en compte leurs retours afin de rendre le métro accessible à tout le monde.
Une collaboration. L’espace entre le quai et la rame, la place pour un chien guide d’aveugle, les rampes d’accès… À Marseille, des personnes à mobilité réduite testent le futur métro de la ville pour qu’il soit le plus inclusif possible, et le mieux adapté à toutes formes de handicap.
Les équipes d’Alstom (le constructeur du métro) et de la métropole Aix-Marseille-Provence étaient réunies pour présenter à des membres d’associations les futurs aménagements du nouveau métro automatisé, climatisé et pourvu d’une connexion Wi-fi, et dont les premières rames sont prévues pour 2023. Afin de plonger ces futurs usagers dans la réalité, une autre, virtuelle, est déployée. Munies de casque VR, plusieurs personnes à mobilité réduite ont pu se projeter à l’intérieur des futures rames, et se déplacer pour se faire leur propre idée des aménagements. Une manière pour Alstom de recueillir les avis et les sensations des usagers afin de corriger le tir au besoin, et re-structurer certains aspects pour les rendre plus inclusifs. Par exemple à l’intérieur, la couleur des barres de préhension a été modifiée pour qu’elle soit plus visible, écrit le journal La Provence. Alstom a aussi disposé une maquette en bois pour simuler une rampe d’accès au métro.
https://twitter.com/AMPMetropole/status/1380166132305440768
Tout changer. La transformation complète du métro devrait se terminer en 2026, une fois que toutes les rames auront été remplacées. La volonté de rendre toutes les stations accessibles est présente depuis l’annonce du projet en 2019. Les travaux se feront petit à petit et pourraient durer plusieurs années, à en croire un document présenté par la Métropole en 2019 (ci-dessous). Car au-delà des rames, c’est la station au global qui doit être repensée (ascenseur, portes, surfaces podotactiles, bornes adaptées, plan du quartier en relief, dispositifs sonores, etc.). Inclure les associations, et donc des personnes qui font face à ces situations au quotidien, est une manière d’avancer vers un métro plus accessible pour tous.
Des efforts à faire. À Marseille, comme dans plusieurs autres villes (coucou Paris), l’accessibilité au métro est un réel problème. Sur les 31 stations, seulement 6 sont aménagées et considérées comme « accessibles » (Blancarde, Louis-Armand, Saint-Barnabé, La Fourragère, Capitaine Gèze, Sainte-Marguerite Dromel). Comme dans la capitale avec le prolongement du métro et le projet du Grand-Paris, ces travaux sont l’occasion de rendre les nouvelles stations accessibles, et donc de tester les équipements avec les personnes concernées. Mais quid de celles qui existent depuis des années, et qui ne sont pas du tout adaptées aux personnes à mobilité réduite ?
Marseille métro Mobilité réduite Mobilité urbaine Transport en commun