
Au cas où vous l’auriez oublié, le plastique est fait à partir de pétrole. Comme le bitume aussi, il était temps de les rassembler.
Poubelle Street. Depuis 2018, la Chine n’accepte plus de sous-traiter dans ses centres de recyclage les déchets des États-Unis. Résultat, plus de 100 millions de tonnes d’ordures s’entassent chaque année dans des décharges américaines. Il y a donc urgence et cela a visiblement créé un déclic puisque la Californie se met à envisager un procédé déjà utilisé en Australie et au Ghana : revaloriser le plastique en bitume. C’est la société Technisoil qui a été mandatée par la ville de Los Angeles pour une première rénovation sur un carrefour fréquenté par des millions de véhicules chaque jour, non loin de l’immeuble de Disney.

25% moins cher et plus écolo. En pratique, les déchets plastiques récupérés seront broyés en granulés puis fondus pour être ajoutés dans le bitume en remplacement d’une part du pétrole utilisé jusqu’alors. Un gain de sécurité en limitant les chances de création de nid de poule et quelques économies à réaliser en matière d’entretien. Deux en un, puisque la matière première ne manque pas et son cours ne fluctue pas non plus, la ville estime qu’elle va payer 25% moins cher la rénovation de ses routes, tout en rentabilisant la coûteuse gestion des détritus.
Selon le fabricant, l’incorporation du plastique améliore la durée de vie de la route, 7 fois plus résistante qu’un asphalte ordinaire.
Sans compter qu’en donnant une deuxième vie à ces bouteilles, gobelets et autres, on évite de consommer une nouvelle matière. Donc on limite l’impact carbone d’un secteur déjà salissant. Une première rue a été éco-rénovée l’an dernier sur le campus de l’université de Californie de San Diego. D’ici deux mois, Los Angeles sera la première grande ville américaine à avoir recours à ce procédé. Avant toutes les autres si l’opération donne satisfaction.