
Véhicules partagés, voitures autonomes... Que faire de nos parkings bientôt inutilisés ? Londres répond : "Y vivre."
Après la fermeture du supermarché Sainsbury’s en 1983, son parking était devenu un repaire pour drogué.e.s et prostitué.e.s. Le conseil municipal a proposé de le démolir mais s’est heurté aux militants. Après des années de discussions, le projet de l’architecte Carl Turner a été sélectionné.
L’idée ? Transformer le parking en lieu de vie pour tous les habitants du quartier de Peckham, dans le sud de Londres. Les marquages au sol restent, pas les voitures. Peckham Levels était né.
Sept des dix étages ont été convertis en ateliers d’artistes, bureaux de startups, salles de sport, restaurants, bars et même un parc de jeux pour enfants.
Parking recyclé. Dans l’ensemble, 400 personnes devraient travailler au quotidien dans l’établissement, mais il peut accueillir jusqu’à 2 000 visiteurs. Si les plus sceptiques ont eu vite fait de crier à la gentrification, d’autres résidents ont tempéré : « Étant donné la forte volonté de développer des appartements sur le site, ce projet va à contre-courant de la gentrification que Peckham a connu. Le test à long terme est de pouvoir servir toutes les communautés — pas seulement ceux qui viennent d’arriver. »
Pour rester pertinent, Peckham Levels demande aux entreprises locataires d’y dédier au moins une heure par semaine, qu’il s’agisse de travailler avec des enfants, des personnes âgées, ou d’autres groupes vulnérables. Cette reconversion créative offre une seconde vie aux parkings inutilisés avec le développement exponentiel du parking-sharing et des services d’autopartage… Alors que, si le nombre de voitures stationnées va baisser, le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter.