
Les taxes envers les véhicules polluants se multiplient dans la City. Au point que la subvention pour l'achat d'un vélo électrique de transport intéresse 87% des entrepreneurs locaux.
Payer pour polluer. En avril, Londres a inauguré une nouvelle « zone ultra-basse émission » (dites « ULEZ ») en centre-ville. Pour y circuler, les conducteurs doivent maintenant pratiquement débourser 15 euros si leur voiture a été mise en service avant 2006 pour une essence, voire avant 2015 s’il s’agit d’une diesel. Pour les pros c’est encore pire puisque cette taxe s’élève à 115 euros par camion.
Le risque de cette mesure environnementale est évidemment de voir disparaître les commerçants, livreurs et artisans de la City. À une époque où tous les services sont géolocalisés et que le nombre de coursiers explose, ça la ficherait mal. Mais un groupe d’entrepreneurs a pensé à tout et lancé le programme « Bike for business ».
1000 euros gagnés et un poumon sauvé. Grâce au groupement Team London Bridge, quelque 400 entreprises peuvent bénéficier de conseils pour modifier leur mobilité. Surtout, elles peuvent obtenir une aide pour l’achat d’un véhicule de livraison non polluant pour le moins surprenant : un e-Cargo. Soit, dans la langue de Richard Virenque, un triporteur électrique équipé d’une carriole. Cette subvention couvre 20% du prix d’achat et peut dépasser les 1000 euros par demandeur. Sachant que l’amende en cas de non-paiement de l’ULEZ culmine quant à elle à 1100 euros, le calcul est vite fait. Déduisez encore le budget carburant et voyez le sourire sur les lèvres des patrons anglais.
Des routiers à vélos ? Une étude menée par CycleLogistics a démontré qu’un quart des marchandises actuellement chargées par des camions pouvaient être transportées par des cyclistes. Justement, ces e-cargos peuvent supporter jusqu’à 250 kilos de charge et on a déjà vu des déménageurs à vélo, alors vos mollets n’ont aucune excuse. En 2019, seulement 23% des sociétés du secteur de London Bridge ont déjà eu recours au deux-roues pour leurs déplacements professionnels. Curieusement, depuis la mise en place des péages urbains, 87% déclarent envisager de s’y mettre maintenant.