6’ chrono. Dans la ville de Londres, très embouteillée, des ambulances se faufilent entre les voitures pour atteindre en 6 minutes à peine les patients en difficulté. Ce miracle n’en est pas un : munis de gyrophares, et de deux sacoches avec tout le matériel médical d’urgence nécessaire, seize vélos de la London Ambulance Service sont parfaitement équipés pour venir au secours des Britanniques.

Même pas besoin d’hôpital. Envie de se dégourdir les jambes ou lassitude d’être enfermé dans une ambulance ? Hélas non, l’idée du service de santé est née d’un plus triste constat : un véhicule d’urgence met plus de deux heures pour parvenir à destination. Or, une fois arrivé, dans la moitié des cas, l’hospitalisation n’est même pas nécessaire. Avec le renfort des ambulanciers-cyclistes, les secours peuvent être directement traités ou les premiers soins prodigués avant l’arrivée d’une ambulance mieux équipée.

Zéro émission. Ces ambulanciers sportifs font environ 14 interventions par jour, soit 16 000 sorties par an. Héroïque quand on sait qu’ils font une moyenne de 40 kilomètres avec des VTT tout équipés qui pèsent près de 25 kg. Écoresponsables – si l’on oublie qu’eux-mêmes respirent les échappements du trafic de Londres -, le service est aussi très économique pour le service public de santé. Une ambulance traditionnelle coûte 570 euros par intervention. Sur une année, ces vélos font économiser l’équivalent de 52 000 euros. Un gain budgétaire sans augmenter le nombre de lits ni fermer des hôpitaux ? Il va falloir leur piquer quelques idées avant la fin du Brexit.