
On ne peut pas faire plus « vert » comme électricité…
L’or blanc. Pour réaliser une transition énergétique, il faut abandonner progressivement les énergie fossiles. On sait combien ce passage est délicat dans nos chaudières et nos voitures. Mais on oublie que les îles sont encore plus dépendantes à l’or noir. Les réseaux électriques y sont souvent minuscules et fragiles, et les centrales forcément thermiques. Sauf que les Mauriciens ont eu une idée rayonnante : remplacer charbon et pétrole par la canne à sucre, une ressource disponible jusqu’à plus soif…
Centrale planteur. Quand on vous dit canne à sucre, vous pensez sûrement au sirop qui accompagne les cocktails et rhums parfumés. C’est normal, à Maurice, cette culture y est extensive et fait vivre l’île. Pourtant, une fois broyées pour extraire le jus sucré, les bagasses (tiges des cannes) forment un déchet végétal qui s’entasse ou que l’on brûle…
Avec un peu de suite dans les idées, les quatre plus grandes exploitations sucrières de l’île y ont vu un matériau tout trouvé pour leurs centrales électriques qui fournissent 60% des besoins des Mauriciens.
L’électricité lève son vert. Voilà comment aujourd’hui un quart de l’énergie de l’île provient de sources renouvelables, dont 14% de la combustion de canne à sucre. Seul défaut : les bagasses ne sont accessibles qu’après les récoltes, ce qui force à se rabattre hors saison sur d’autres approvisionnement. Cela reste un excellent moyen de se sevrer du pétrole et charbon.
Au point que le gouvernement mauricien vise 35% d’énergie verte en 2025. « Nous aurons 11 parcs solaires d’ici l’an prochain, explique le premier ministre Ivan Collendavelloo, et au moins deux parcs éoliens […]. Les producteurs indépendants de l’industrie sucrière continueront à fournir la plus grosse part d’électricité renouvelable à partir de la bagasse. »