
Restitution du pouvoir d’achat, mobilité pour tous et incitation à prendre les transports en commun : voici le tiercé gagnant rendu possible par la gratuité.
Titre de transport, s’il vous plaît ! Cette phrase du contrôleur, les Dunkerquois ne l’entendront plus. Depuis le samedi 1er septembre, les bus de l’agglomération sont gratuits. Soit une économie de 1,40 euro pour un trajet et jusqu’à 36 euros pour le forfait mensuel.
La mesure n’entraînera aucune augmentation d’impôt. Elle est financée par une taxe sur les entreprises et grâce à l’annulation d’un coûteux projet d’Arena multi-usages. Une quinzaine de villes françaises expérimentent déjà la gratuité des transports en commun, mais c’est la première fois en Europe qu’une ville de cette importance (200 000 habitants) saute le pas.
« A @Dunkerque depuis la gratuité c’est une ⤵️ de 60% des incivilités = ❌ de billets = ❌ d’argent » selon le Président de Dunkerque Communauté Urbaine. pic.twitter.com/vwWG5pDhXP
— Yohann Nédélec ☰ (@nedelecyohann) September 4, 2018
Inciter à un comportement responsable. Si l’initiative permet de lutter contre l’exclusion en favorisant la mobilité de tous, elle vise également à désencombrer l’espace urbain. À quoi bon utiliser sa voiture pour des petits trajets si on peut les faire gratuitement ? Ce principe de libre accès des transports est en train de faire son petit bonhomme de chemin chez nos édiles : en février dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo jugeait l’idée « très inspirante ».
Sécurité. Dans une interview, Patrice Vergriete, maire de l’agglomération nordiste, énonçait les bénéfices d’une telle mesure : « À Dunkerque, depuis 2015, on a la gratuité du transport collectif le week-end et les incivilités ont baissé de 60%. On a une fréquentation en hausse de 50% et des incivilités en baisse. Cela se comprend, parce que les contrôleurs sont davantage présents aux côtés des chauffeurs, donc on a une présence sécurisante. » Avec la gratuité, les transports en commun prennent donc encore plus de valeur. Faire mieux et moins cher, faut reconnaître qu’ils sont forts les gens du Nord.