
Ce véhicule de guerre devenu tendance dans les années 50 grâce aux films hollywoodiens n’est plus vraiment en vogue. Mais peut-il (re)devenir la star de la mobilité de demain ?
Une histoire débutée voilà 137 ans. Il faut remonter loin pour retracer l’histoire du side-car. En 1885, un certain G. W. Pressey invente une machine baptisée « Kirk ». Il s’agit d’une chaise montée accrochée à un vélo. En 1893, un officier dans l’armée française, Jean Bertoux, construit un véhicule qui s’approche du side-car. Et en 1903, W. J. Graham dépose un brevet pour un nouveau design, avec le siège sur le côté, et lance la production. À partir de là, les premiers constructeurs voient le jour (Watsonian en 1912, Swallow Sidecar Company en 1922, etc.). Harley-Davidson se met aussi à en fabriquer, dès 1915. Mais ce véhicule s’avère précieux durant les deux guerres mondiales puisque les militaires l’utilisent pour le transport des soldats, des armes et même des blessés.
Après la seconde guerre mondiale, et puisqu’ils sont moins chers, les side-cars deviennent populaires. On peut les voir en ville, à la campagne et même au cinéma. Mais la démocratisation des voitures relègue au second plan le side-car. Au fil du temps, il devient un véhicule de collection, encore très apprécié par certains aficionados, mais se fait de plus en plus rare sur les routes. La grande question : peut-il revenir ?
This image from our archive shows traffic officers riding motorcycles with sidecar. #ThrowbackThursday #Museum #Police #Motorcycles #History #Motorbikes pic.twitter.com/zdWW1mrfS2
— TVP Museum (@TVP_Museum) May 5, 2022
Vers l’électrique ? En 2018, Ural Motorcycles, le légendaire constructeur russe, avait dévoilé le prototype d’un nouveau side-car électrique. Sur le papier, l’engin est capable d’atteindre 145km/h avec une autonomie de 165 kilomètres. Ceci étant dit, la firme n’avait pas l’intention de construire ce véhicule en série. Si l’option n’était pas totalement écartée pour autant, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine retarderont quoi qu’il en soit l’arrivée d’un tel engin dans les magasins. Ural Motocycles prévoyait aussi, en 2018, de réaliser une étude de marché. En effet, est-ce qu’il y aurait véritablement une demande pour des side-cars électriques ?
Même s’il existe de nombreux modèles d’occasion, et que des entreprises continuent de fabriquer et de vendre des side-cars thermiques ou électriques — il y a par exemple Mash ou DJ Construction en France, Changzhou Ncyclebike en Chine ou encore Ural en Russie, il s’agit encore d’un marché de niche. Ces véhicules, même cool, ne semblent pas non plus adaptés aux nouveaux usages liés à la mobilité, du moins en ville.
This morning I rode the Ural electric motorcycle concept. It has a sidecar and is powered by Zero Motorcycle’s battery and motor. It’s ridiculous fun. pic.twitter.com/7QTVuha9ST
— Roberto Baldwin (@strngwys) November 27, 2018
Potentiellement deux fois plus de batteries. Aussi, peu de modèles sont encore électriques. Une problématique puisque les véhicules thermiques sont voués à disparaître des routes européennes dès 2035. Pourtant, selon la société Sidecar Venture basée à San Diego, les side-cars seraient justement de bons véhicules pour l’électrification puisque l’on pourrait placer deux batteries — une sur la moto et l’autre sous le siège — pour doubler l’autonomie. En résumé, avec de bonnes performances et un prix décent, le side-car électrique pourrait peut-être se faire une place entre les trottinettes et les vélos-cargos. Mais de là à créer un effet de mode rétro et vintage pour la mobilité de demain en centre-ville ? Pas sûr. Mais les bikers en couple, eux, continueront encore de bouger avec un sac à dos coincé entre les jambes.