
Cela peut même monter à 120%. Les étudiants, les familles, les seniors et les commerçants disent merci.
Changer les habitudes. C’était prévu pour pour le 1er janvier 2020, mais une semaine avant Noël déjà, les chauffeurs de bus calaisiens ont arrêté de faire composter les tickets. Cette année, c’est acquis : tous les bus des 14 communes de l’agglomération sont gratuits, sans aucune condition. Lancée il y a un mois, cette mesure méritait un premier bilan. Celui-ci ne laisse aucune place au doute : les autobus sont pris d’assaut.
En 2019, les transports calaisiens avaient accueilli 5 millions de passagers en 2019, un chiffre qui pourrait bien doubler en 2020.
Selon le directeur du SITAC, syndicat responsable des transports de Calais, la fréquentation a bondi de 70% minimum depuis la gratuité : « C’est un vrai succès, expliquait Daniel Roussel à France 3, puisque en fonction des lignes la fréquentation a augmenté de 48 à 120%. » Une hausse depuis les précédentes expérimentations, notamment à Pâques, qui prouve que les voyageurs ont pris conscience de ce changement et l’ont intégré à leurs habitudes.
Rien à déclarer ni à payer. La décision de rendre les transports gratuits avait été prise dès novembre 2018 par la maire de Calais et présidente de l’agglomération, au plus fort du mouvement des gilets jaunes. De fait, ce changement permet aujourd’hui des économies aux usagers, comme le raconte l’un d’eux : « On est une famille de 5. Avant, un aller-retour nous coûtait presque 10 €. Maintenant, c’est gratuit. » Les abonnés économisent une quinzaine d’euros par mois. Autre gagnants, les commerçants du centre-ville qui retrouvent des clients n’ayant pas à chercher une place où se garer.
Si certains voient une volonté électoraliste – les municipales sont au bout de la rue – les élus préfèrent rappeler les vertus écologiques : « Il y a aussi un volet environnemental, ajoute le président du SITAC qui vient d’acquérir 8 nouveaux bus pour renforcer les 4 lignes principales du réseau. Les nouveaux bus articulés hybrides vont permettre de réduire le nombre de voitures en centre-ville. » Les chiffres sont clairs, dur d’y voir de l’enfumage.