
Plutôt que d'inciter à prendre une voiture électrique, la capitale catalane a choisi de rentabiliser ses métros, ses bus, ses tramways, ses trains…
Depuis 2015, Barcelone a fait de la lutte contre la pollution de l’air son combat número uno. La ville a déjà mis en place des zones basses émissions (ZFE) en 2020, développé ses pistes cyclables (240 kilomètres fin 2020), articulé ses quartiers autour de voies piétonnes et créé un certificat environnemental (du type de notre Crit’Air) contrôlé par vidéo-surveillance. Coût de l’amende, 2000 €. Ce cadre étant posé, la mairie passe désormais à l’incitation positive.
#Barcelona helps its citizens to become #SmarterThanCar!
"People […] who decide to get rid of and decommission a vehicle without an environmental certificate can benefit from the T-verda, a new travel card that is free for three years."https://t.co/RI1SgKBXLX
— Smarter Than Car (@smarterthancar) October 13, 2021
All access. L’équivalent de la RATP catalane, TMB, a fait savoir que « les habitants de l’agglomération qui décident de se débarrasser d’un véhicule sans certificat environnemental peuvent bénéficier du T-verda, une nouvelle carte de transport gratuite pendant trois ans. » Tous les résidents des 36 communes peuvent amener n’importe quel diesel d’avant 2006, toute essence d’avant 2000 et même un deux-roues motorisé de 2002 à la casse. En échange du certificat de destruction, TMB offre un pass valable dans tous les transports de l’Area Metropolitana, renouvelable trois années d’affilée sans frais supplémentaires.
@Mobilitat_AMB has issued 12,000 public #transport tickets to former car owners, promoting modal shift🎫🚍
Delivered free of charge, the metropolitan T-verda ticket is delivered to #Barcelona citizens that decide to shift away from #polluting vehiclehttps://t.co/Y4JE9geyMc
— POLIS (@POLISnetwork) August 30, 2021
Triple victoire. 12 000 Espagnols ont déjà cédé leur place dans les bouchons pour une barre de métro gratuite. Évidemment, il faut s’engager sur l’honneur à ne pas racheter un nouveau véhicule durant 3 ans. Car le but est triple : réduire les bouchons, supprimer la dépendance aux voitures (sans véhicule garé devant chez soi, on cherche et trouve une alternative) et ne pas inciter à acheter une nouvelle automobile dont la fabrication participera au surplus d’émissions de CO2. À la clé, des économies de carburant, d’entretien, d’assurance, de stationnement… bref, du pouvoir d’achat.
Bravo, les hidalgos. Dégoûter les automobilistes de circuler : une politique qui devrait rappeler quelque chose aux Parisiens. À deux précisions près : la citée espagnole autorise les véhicules bannis les plus polluants à circuler en cas d’urgence, à raison de 10 jours maximum par an pour 2 € par utilisation. Aussi, Barcelone affiche une densité automobile inégalée en Europe avec 6000 voitures par kilomètre carré, sans compter ni les utilitaires ni les deux-roues motorisés. En août, la mégapole a fait savoir qu’elle avait déjà supprimé 10 600 voitures. On est bien loin du zéro-bagnole tant redouté par chez nous.