
Plus qu’une infraction, les refus de priorité envers les piétons sont fatals. Alors la police adapte ses méthodes.
En planque. Comme dans un polar, l’homme qui téléphone à quelques mètres du passage piéton ne paie pas de mine, mais c’est un agent de police en surveillance. Nul trafic de drogue ou criminel en filature, mais une détermination à stopper les conducteurs qui ne respectent pas les passages protégés.
Rapportée par le Dauphiné Libéré, l’opération « piéton fantôme » lancée dans la ville d’Annecy consiste donc en un agent en civil et deux véhicules d’interception, postés l’un en amont, l’autre en aval. Le surveillant donne la description de tout contrevenant qui franchirait le zébra alors qu’un piéton s’y est engagé.

En cause, la négligence ou trop souvent l’usage du téléphone portable qui distrait le chauffeur. Les automobilistes sont d’ailleurs loin d’être les seuls à fauter. Les policiers ont attrapé des pilotes de trottinettes électriques et autres deux-roues se contentant de faire un écart au lieu de marquer le stop. « Nous choisissons des passages fréquentés, non protégés par un feu tricolore et traversant les axes majeurs de la ville », décrit la capitaine de police Mélissa Cornelie.
Une action discrète qui se révèle efficace : en 45 minutes, les policiers ont verbalisé neuf automobilistes en plein après-midi.
135 euros d’amende et 6 points retirés. À ce tarif, l’opération risque de marquer les esprits des Hauts-Savoyards. En tout cas, la police envisage de la répéter et la multiplier. Ce qui ne sera pas de trop, car la fréquence des refus de priorité a des conséquences tragiques. Le 20 septembre, une Annécienne de 93 ans perdait la vie après avoir été renversée par une conductrice. Une semaine plus tard, un septuagénaire était heurté par une trottinette après que son chauffeur eu pris la fuite ; la victime souffre d’une fracture du fémur. Rappelons-le : céder le passage n’est pas un conseil, mais une obligation.