
Son avion ne décollera jamais mais, sur ses écrans, le retraité a déjà pu survoler tout le Proche-Orient et traverser l’océan Atlantique.
Mal de l’air en sous-sol. Une demi-douzaine d’écrans, un plafonnier couvert de boutons et de sélecteurs, des commandes partout autour du manche à balai… voilà ce que l’on peut voir une fois assis dans les fauteuils de pilotes de ce cockpit. Sauf que les deux larges vitres qui déroulent le lointain paysage ne sont que deux écrans de plus, les fauteuils récupérés d’un ancien autobus, et le paysage : une simulation. Le commandant de bord, Mohammed Malhas vous souhaite la bienvenue… dans sa cave.
À 76 ans, ce Jordanien a reconstitué un cockpit d'avion dans sa cave
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Y a-t-il un pilote dans la cave ? Pendant 35 ans, M. Malhas a dirigé un hôpital d’Amman, capitale de la Jordanie, mais sa passion était ailleurs. « Mon rêve était de devenir pilote, résume le septuagénaire à l’AFP, mais les circonstances m’en ont empêché. » Après avoir lu des dizaines de livres d’histoire de l’aviation, guides techniques et manuels de pilotage, il commence sa formation de pilote en 1976. L’Académie aérienne royale lui remet son brevet en 1978 et cela deviendra son loisir.
Trente ans plus tard, il s’en remet plutôt aux simulateurs de vol sur son ordinateur. Avec un groupe d’amis et passionnés rencontrés en ligne, il vole « jusqu’à Beyrouth, Damas, Bagdad… et même jusqu’au Royaume-Uni et aux États-Unis ». Mais la retraite lui laissant du temps libre, il décide d’enfoncer complètement les gaz de sa passion et de construire son propre avion.
WATCH: Mohammad Malhas always dreamed of flying planes but was unable to pursue his aspiration due to financial reasons, so instead he spent four years building a cockpit in his basement and now flies around the world pic.twitter.com/Bla3eFlCmo
— Reuters (@Reuters) September 26, 2021
7 500 € le prix du billet. Ce sera donc la réplique d’un Boeing 737-800 qui prendra forme lentement dans sa cave. Durant trois ans, il va récupérer tous les éléments qui vont parfaire son joujou, les assembler et connecter le logiciel de pilotage virtuel. Un ami viendra même raccorder toute la partie électronique dans sa cabine de pilotage.
Un rêve devenu réalité (virtuelle) qui lui aura coûté la bagatelle de 7 500 €. Mais aujourd’hui, Mohammed Malhas peut voler quand il le souhaite, sans craindre ni les dérèglements climatiques ni qu’une pandémie le cloue au tarmac pendant des mois. Bonus non négligeable : sa femme peut voyager avec lui, au poste de co-pilote, donc sans supplément pour étendre les jambes…
Crédit photo : AFP / K.MAZRAAWI