
Cette Indienne le fait tous les jours, depuis 2 ans déjà. Greta Thunberg n'a qu'à bien se tenir.
Pourriwood. En Inde, près de Srinagar, le lac Dhal est appelé “le joyau du Kashmir”. Bordé de saules et couvert de lotus, en contrebas de l’Himalaya, il a servi de décor à de nombreux succès de Bollywood. Pourtant, le lac est mourant. Comme son voisin, le lac Anchar, il reçoit des milliers de litres d’eaux usées, contenant nitrates et phosphates. Résultat, les algues vertes prolifèrent et asphyxient faune et flore aquatiques.
Plus récemment, une forme de pollution s’y est rajoutée : les déchets que jettent les presque 354 000 touristes venus photographier l’an dernier ce lieu majestueux. Mégots, paquets de chips, bouteilles, chaussures… et cela une fillette ne le supporte plus.
Opération lac propre. Janat n’avait que 5 ans en 2018 quand elle a décidé de se prendre en main. Accompagnant son père sur une shikara — la barque traditionnelle qu’utilisent marchands et pêcheurs – elle utilise une rame ou une épuisette pour retirer ces reliques impérissables qui s’agglutinent sur les algues, limitant le travail des fonctionnaires qui viennent régulièrement « désherber » le lac.
Grâce à sa dévotion pour la planète, Janat est entrée dans l’histoire et est racontée aux écoliers apprenant le hindi.
Super-héroïne. Aujourd’hui, la pandémie a fait fuir les touristes et ses eaux sont redevenues translucides. Mais les millions de litres d’eaux déversées par les tuyaux dans le lac continuent de charrier des déchets que ramasse inlassablement la fillette, bientôt âgée de 8 ans. Une action qui n’a pas échappé au pays : Janat vient d’entrer dans l’histoire. Ou plutôt dans un livre d’histoires, un manuel scolaire d’Hyderabad pour apprendre le hindi qui, entre deux contes, narre sa dévotion. En plus de rendre Janat fière et lui donner envie de continuer sa mission, cela pourrait bien former une jeune génération à préserver la nature. D’ailleurs Janat a décidé de faire des études scientifiques pour élargir son action.