
En Haute-Savoie, un sexagénaire qui s'est mis au vélo sur le tard avale les kilomètres. Claude Badet rend visite aux maires du coin pour aider Philippe Poutou à obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.
Deux roues pour Poutou. Claude Badet est en pèlerinage. Pour prêcher la bonne parole, ce sexagénaire d’Allinges, en Haute-Savoie, n’a pas empoigné un bâton, mais son vélo. Il a ainsi parcouru plusieurs centaines de kilomètres afin de rendre visite aux maires du Chablais, sur les bords du lac Léman, dans l’espoir de les convaincre d’accorder leur parrainage à Philippe Poutou. Le candidat à la présidentielle du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), une formation à laquelle Claude Badet a adhéré dès sa création en 2009, « aura du mal à trouver les 500 parrainages nécessaires », regrette-t-il dans les colonnes du Dauphiné Libéré. Le 4 mars, à 18 heures, il sera trop tard. Alors l’homme de 65 ans a décidé de jouer le rôle de poisson-pilote.
Adhérent au NPA Claude Badet habitant d’Allinges en Haute-Savoie a parcouru plusieurs centaines de kilomètres à vélo pour trouvé des parrainages pour Philippe Poutou. Il explique sa démarche.https://t.co/luYOlNtJge
— Musham (@Musham89552982) January 23, 2022
Aujourd’hui infirmier à la retraite, Claude Badet s’est mis à pédaler sur le tard. Ce n’est qu’en 2010, après avoir vu le film De toutes nos forces qu’il s’est acheté un vélo. Deux ans après, il l’enfourchait déjà pour défendre la candidature de Philippe Poutou auprès des édiles du coin. L’opération avait notamment réussi avec le maire d’Allinges de l’époque, Jean-Pierre Fillion, pourtant réputé centriste. Claude Badet s’était en revanche cassé les dents en se présentant aux élections législatives, où il avait fini loin derrière le président du centre hospitalier Alpes-Léman, Martial Saddier.
Il roule pour toutes les causes. En 2015, ce membre du mouvement citoyen Allinges en Commun était remonté en selle. Avec deux amis, il était parti de Thonon pour rejoindre l’ancien camp de concentration de Dachau, en Allemagne, au moment du 70e anniversaire de sa libération. Et Claude Badet a aussi pédalé jusqu’à la tombe de Jean Ferrat, à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche, récoltant au passage 1500 euros pour les Restos du Cœur. Et enfin, la semaine dernière, il a promené son vélo et son affiche du NPA dans 20 communes des environs de Thonon-les-Bains.
L’homme est opiniâtre, mais pas fou. S’il produit cet effort, ce n’est pas dans l’espoir de voir Philippe Poutou entrer à l’Élysée. Sa candidature « fera 2 % », admet-il. Mais « au nom de la démocratie, il est important que toutes les idées soient débattues ». Claude Badet y tient tellement qu’il aura bientôt fait plus de kilomètres à vélo que le postier Olivier Besancenot.