
Ce curieux buggy fait de pièces recyclées est l’œuvre d’un jeune mécanicien devenu la star des réseaux sociaux africains.
« Moi je voulais juste réaliser mon rêve d’enfant, construire ma propre voiture et la conduire ». Ce rêve que Cédric Simen décrivait au Monde, il l’a réalisé. Doublé d’un second : devenir une star nationale. Tout le Cameroun le reconnaît dans la rue et les réseaux sociaux francophones acclament sa création.
Un succès qui ne doit rien à ses performances. La SM237 n’est qu’une petite deux-places faite de bric et de broc : des tubes, des tôles, des fauteuils en cuir récupérés, assemblés et soudés par le jeune mécano de 27 ans pour donner ce mini tout-terrain. « J’ai entièrement conçu et fabriqué la coque. J’ai acheté certaines pièces originales comme le moteur, les amortisseurs et le volant. C’est une voiture qui peut être utilisée par tout le monde, les touristes comme les particuliers ».
Made in #Cameroon Cédric Simen @cedricsimen un jeune soudeur/Mécano de la ville de #Bafoussam met sur pied une petite voiture. Vu sur cette vidéo, l'engin résiste aux terrains accidentés. #237Drive #237community pic.twitter.com/hnji8x0MTJ
— Armand Mouko Boudombo (@AmoukoB) December 26, 2018
Bricoleur dans l’âme, Cédric assemblait déjà des véhicules en bambou dans l’atelier de son oncle. Après s’être formé à la mécanique dans un garage automobile, il va dépanner des engins de chantier dans une entreprise de travaux publics. Quand celle-ci dépose le bilan en 2018, le jeune camerounais se lance dans son grand projet. Il investit les 2,5 millions de francs CFA de ses économies (environ 3800 euros) pour fabriquer sa propre automobile, qui n’est déjà plus seulement la sienne, mais la première voiture jamais construite au Cameroun.
Pourtant le pays en a plus que besoin : il y a 4 ans, le ministre des transports, assurait que « 92 % du parc automobile camerounais est constitué de véhicules de seconde main qui ont plus de 15 ans ». La SM237 est donc porteuse d’espoir. Cédric Simen va déposer un brevet et rechercher des financements. De son côté, le pays va ouvrir sa première usine automobile l’an prochain.
Mais avant de lancer une quelconque production, le maker camerounais envisage déjà de modifier son véhicule pour lui installer un moteur électrique. On ne peut pas être plus ancré dans l’actualité.
