
Un périple de 93 jours à travers 4 pays guidé par l’amour, n’est-ce pas ce dont on a le plus besoin aujourd’hui ?
L’une des pires nuisances causées par la pandémie est celle dont on parle le moins : l’isolement des séniors. Mais si on évoque la solitude dont souffrent les personnes âgés, on oublie trop leurs proches auxquels elles manquent et les conséquences de cette désociabilisation. C’est ce que montre l’histoire de Romeo.
Né en Grande-Bretagne il y a dix ans, Romeo Cox et ses parents ont déménagé en Sicile en 2018. C’est déjà loin au quotidien pour un enfant qui aime sa famille, mais lorsqu’en plus tout voyage est frappé d’interdit par un confinement, cela devient difficile à vivre. Alors Romeo a fait son choix : « Je n’avais pas vu mamie depuis un an et demi, raconte-t-il au Times, alors [pendant le confinement] j’ai préparé une visite en secret. »
Son plan était on ne peut plus simple. Il a dessiné une carte de Palerme à Witney et fixé ses modes de transports : « Marcher et voyager en bateau et faire tout naturellement, pour protéger la planète. » Puis il a téléphoné pour prévenir sa grand-mère qu’il arrivait. Il dut ensuite harceler ses parents de le laisser y aller, mais ils ont refusé « une cinquantaine de fois » qu’il y aille seul. Père et fils ont donc pris la route le 20 juin et remonté l’Italie. Puis traversé la Suisse, la France et traversé la Manche. Ils ont marché jusqu’à Oxford où ils sont arrivés le 21 septembre dernier.
Vous raconter l’élan final qui le pousse dans les bras de sa grand-mère serait un spoiler (voir vidéo ci-dessous). Ce qu’on peut vous dire, c’est que si le trajet fut parsemé d’embûches (dont un nid de frelons et une attaque de pitbulls) l’enfant a vécu une belle aventure, au cours de laquelle ces randonneurs ont fait des rencontres adorables et monté une campagne de dons au profit d’une association d’éducation pour les enfants de réfugiés. Le message est clair : pour tous nous réunir, il suffit souvent de faire le premier pas.