
Une vie moins chère et moins polluée, c'est la vision qu'ont 8 Français sur 10 de la vie à la campagne. Et ce malgré un réseau de transports pratiquement inexistant.
La campagne : le rêve. « Le pire pour moi, c’était le monde et les transports. C’est un rythme effréné et on a l’impression de ne plus avoir de temps pour soi. » En pleine marche, Adrien répond au téléphone un chouïa essoufflé. En 2017, il a sauté le pas et est parti vivre à la campagne, près de Pacy-sur-Eure.
Il faisait partie des 80% de Français qui, selon ce sondage Ifop pour Familles Rurales, veulent quitter la ville pour s’épanouir à la campagne. Beaucoup rêvent de champs à perte de vue et d’avoir son voisin le plus proche à 10 kilomètres. La qualité de vie, le calme, le moindre coût de la vie ou encore le souhait de vivre dans un environnement moins pollué sont cités par les sondés.
Les jeunes en ont marre des villes. Pour Adrien, la situation lui convient très bien. Le trentenaire revient à Paris quand il peut pour voir ses amis. “Je planifie mon séjour sur 3-4 jours, comme ça je garde uniquement les bons côtés : les copains, la fête et les sorties culturelles. » Les jeunes sont d’ailleurs de plus en plus attirés par la campagne : 60% des moins de 25 ans expriment un fort attrait pour le monde rural contre 45% du reste de la population. Signe que la vie en ville devient de moins en moins attrayante.
Pourtant, tout n’est pas forcément rose loin des villes. La nécessité d’utiliser la voiture pour se déplacer faute d’un réseau de transports adéquat, le manque de service public et même le chômage (selon les départements) font que ceux qui vivent à la campagne se sentent abandonnés. C’est en tout cas le ressenti d’un campagnard sur deux.
Le numérique pour sauver la vide ? Il y a des enjeux à relever : lutter contre la désertification médicale, la disparition des commerces de proximité, le recul de l’offre de transports collectifs et l’éloignement des services du quotidien représentent les premières urgences. Pour y remédier, l’étude propose de mettre le numérique au service de la population : favoriser le télétravail, la télémédecine et l’accès aux services dématérialisés pour reconnecter les territoires.
Quant à Adrien, il ne regrette rien : « Avant à Paris, je me disais toujours : “Il faut que j’aille là, ça va me prendre tant de temps, ça va être galère, etc.” C’était beaucoup de stress quand j’y repense. »