
Une étude européenne a chiffré combien nous perdons d’argent à cause de la pollution atmosphérique. Un gâchis considérable qui impacte chacun de nous.
Taper au portefeuille. Rien qu’en France, la pollution atmosphérique est à l’origine d’au moins 48 000 décès prématurés chaque année, selon l’Agence européenne de l’environnement. Maladies respiratoires et cardiaques, traitements, hospitalisations… autant de malheurs qui ont aussi un impact sur l’économie : des journées d’absence en entreprises, des coûts hospitaliers, des prescriptions à rembourser. Et même, au bout du compte, des morts prématurées. Une tragédie. Pour mobiliser le plus grand nombre, des ONG ont décidé de chiffrer ces coûts un par un.
À l’échelle européenne, la pollution coûte 166 milliards d’euros chaque année. La réduire signifierait récupérer cette somme tous les ans.
Réunies au sein de l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), les ONG ont procédé à un immense calcul. Elles ont pris en compte les rejets d’ozone, les émissions de particules fines et de dioxyde d’azote de 432 villes (67 en France). Pour chacun de ces trois poisons, ils ont listé et évalué leurs conséquences sur l’activité économique : une charge ou un manque à gagner. Au bout du compte, la somme file le vertige : 166 milliards d’euros sont gaspillés en Europe pour contrer les effets néfastes de la pollution.
Champion d’immonde. La ville qui perd le plus d’argent est Londres avec 11,3 milliards d’euros par an. À Paris, ce montant s’élève à 3,5 milliards d’euros, soit 1602 euros par habitant, nous plaçant ainsi en septième position des pires villes évaluées, bien après Berlin mais devant Madrid ou Milan. Ayant aussi évalué les villes de Lyon, Nice ou encore Toulon (67 agglomérations françaises sont incluses), les chercheurs ont pu calculer l’impact national et ramener ce coût à notre population. Voici comment nous finançons individuellement chaque année, par nos impôts, nos frais médicaux et absences professionnelles, l’équivalent de 770 euros.
L’objectif de l’EPHA ? Montrer que « la situation peut être améliorée par des politiques publiques en matière de transports », par exemple en développant le télétravail (+1% des trajets pour aller au bureau augmentent de 0,29% les coûts liés aux micro-particules). De leur côté, « les villes peuvent réduire les coûts en encourageant les mobilités non polluantes » et c’est ce qu’elles feront prochainement en ajoutant de nouvelles ZFE où les véhicules polluants sont interdits.