
Avec son concept de trottinettes électriques pour personnes à mobilité réduite, le Handigo de Swingo avait tout pour plaire. En rencontrant son inventeur, on ne s'attendait pas à découvrir bien d'autres inventions au service du handicap.
Philippe Blanchard est le genre d’homme qui ne se retrouve jamais bloqué à l’arrêt. Alors qu’il travaille dans la filière foie gras, il profite de la grippe aviaire en 2016 pour se diversifier et lance Swingo, une société spécialisée dans la mobilité électrique. Mais attention : de la voiture-araignée SwinCar aux trottinettes tout-terrain, tous ses véhicules électriques sont hors normes. Depuis quelques années, il expérimente des inventions dédiées aux personnes à mobilité réduite, pour leur permettre de se déplacer seules ou accompagnées.
Au moment où nous l’avons joint pour faire le point sur ses inventions, Philippe Blanchard revenait d’un curieux pèlerinage : il avait testé le HandiGo, sa dernière création, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Preuve que toutes les voies ne sont pas impénétrables pour tout le monde…
Pouvez-vous nous présenter Swingo ?
La société a démarré en 2017 pour commercialiser le véhicule SwinCar. On proposait aussi des randonnées avec. Les groupes étant de plus en plus importants, j’ai complété l’activité avec de la trottinette électrique tout-terrain. On a depuis développé d’autres véhicules, comme le GoBike à trois roues ; idéal pour se déplacer rapidement sur des sites importants, en milieu industriel par exemple, grâce à son châssis rallongé pour permettre le port de marchandise volumineuse.
C’est vraiment le succès de la SwinCar qui vous a fait connaître. Son succès continue aujourd’hui ?
Ce véhicule est vraiment extraordinaire de par sa conception et ses possibilités de franchissement. Il a évolué maintenant car depuis un an il est commercialisé en biplace. Une partie de la clientèle adhère à ce véhicule hors norme mais malheureusement son coût élevé limite les ventes. C’est pour cette raison que Swingo s’efforce de créer d’autres véhicules moins performant mais accessibles au plus grand nombre.
“Je me suis intéressé au milieu du handicap parce que mon épouse est touchée par une maladie neurologique depuis cinq ans. Ça a été le déclic et ma motivation.“
Votre dernier véhicule, c’est l’HandiGo. Comment le présentez-vous, comme une trottinette-fauteuil roulant ?
L’HandiGo a au départ été pensé pour le milieu du handicap. Nous avions tout d’abord créé un modèle de trottinette avec un fauteuil à l’avant de type triporteur. La contrainte de ce véhicule tient du fait qu’il faut être deux pour l’utiliser, avoir un « chauffeur ». Nous avons alors inversé le système, à savoir mettre le châssis à l’arrière et le guidon à l’avant. Ce qui a plu à bien plus de monde, notamment pour effectuer des transferts d’une personne en fauteuil, puisqu’on est à la bonne hauteur. Il est compact, léger et peut être adaptable selon les demandes.
D’où vous est venue l’idée de ces véhicules pour personnes handicapées ?
Je me suis intéressé au milieu du handicap parce que mon épouse est touchée par une maladie neurologique depuis cinq ans. Ça a été le déclic et ma motivation. Pour Handigo en particulier, l’idée m’est venue lors d’une visite dans le centre de rééducation « Le Grand Feu » à Niort. Ils m’avaient invité à venir présenter le SwinCar. J’en avais profité pour apporter une trottinette électrique tout-terrain, et j’ai tout de suite remarqué l’intérêt des patients. Malheureusement ils étaient déçus de ne pouvoir l’utiliser dans sa configuration d’origine. J’ai cherché depuis à y remédier. Nous sommes actuellement à l’étude d’un véhicule, toujours sur le même châssis, mais avec un joystick de conduite pour les personnes tétraplégiques.
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