
C’est le résultat d’une étude menée en Australie, et ce résultat effarant pourrait bien expliquer à lui seul le nombre d’accidents impliquant des deux-roues.
Cafards, singes ou cyclistes, c’est la même chose. Quiconque a déjà tenté de rouler à vélo dans Paris ou Marseille le sait : votre vie ne tient souvent qu’à un fil, et l’impression de revivre la bataille finale de L’Empire contre-attaque est grande tant les risques de se faire empaler par un bus, une voiture ou un camion vous pendent au nez. Cette impression diffuse, en fait, aurait une explication scientifique. Même si les résultats de l’étude qui suit sont à prendre avec des pincettes (seuls 442 Australiens ont été sondés), la conclusion publiée en avril dans la revue scientifique Transportation Research fait froid dans le dos : seulement 45% des personnes interrogées considèreraient les cyclistes comme des êtres humains. Autrement dit : les 55% restant les placent en bas de l’échelle darwinienne, « aux côtés du singe et du cafard » rajoute l’étude.
Le mépris explique l’agressivité. Cette information, d’une violence extrême, s’explique par le fait que les sondés auraient à déshumaniser les cyclistes ; un mécanisme inconscient qui légitimerait en grande partie l’agressivité des chauffeurs au volant quand il est question de respecter les amoureux de la pédale. « Si vous ne considérez pas un groupe de personnes comme pleinement humain, vous aurez plus de chances d’être agressif envers eux », a expliqué l’un des auteurs de l’étude, accessoirement directeur du centre de recherche sur les accidents et la sécurité routière à l’université de Queensland, en Australie.
Le nombre de morts à vélo qui déraille. Comme le rappelle le site Motherboard, le nombre de cyclistes américains tués dans des accidents a été multiplié par 4 depuis 2010. En France, les chiffres resteraient stables, voire à la baisse selon Le Monde, mais il n’en reste pas moins qu’on tient peut-être enfin la raison de tant d’incivilités dès qu’il est question de céder le passage à un cycliste. On n’ose imaginer la même étude à propos des propriétaires de trottinettes, et ce n’est pas le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, qui nous contredira : en 2016, il déclarait que ces derniers « méritaient d’être fusillés dans la rue ». Mais c’était oublier qu’en 2009, le patron de la compagnie low cost proposait d’enlever les sièges des avions pour gagner de la place et parquer plus de consommateurs à l’intérieur des carlingues. Comme quoi, quand il est question de mobilité, l’agressivité est souvent dirigée contre les mauvaises personnes…