
Autonomes, simples à piloter et non polluants, les drones seront le transport urbain de demain. Plusieurs constructeurs sont déjà sur le coup. On a été soulever leurs capots.
Un taxi volant à huit hélices.
C’est le constructeur européen Airbus qui a pour l’instant un coup d’avance avec plusieurs projets dans ses cartons. D’abord Vahana, taxi volant à huit hélices pour un seul passager dont la mise en service est programmée pour 2020. Mais aussi CityAirbus, qui a pour ambition de devenir le bus aérien de demain. Véhicule électrique à décollage et atterrissage verticaux, il pourra embarquer jusqu’à quatre personnes à 100 km/h dans le ciel des villes.
Plus grand et un plus lourd que Vahana, il nécessitera un pilote de drone (humain) dans un premier temps avant d’opérer sa mue en véhicule autonome. Autre gros candidat, le chinois Ehang et son quadri-rotor Ehang 184. Il pourra transporter un unique passager à 300 mètres au-dessus du sol en volant à 100 km/h.
Drone d’endroit pour une rencontre.
Avec moins de moyens, les startups et les makers sont cependant dans la course. En Allemagne, le drone Lilium Jet pourra voler à 300 km/h grâce aux 36 moteurs électriques disposés sous ses ailes. Construit en fibres de carbone, sa mise en circulation est prévue pour 2025. Du côté des États-Unis, le drone S2 Aircraft, développé par la firme Joby sous contrat avec la NASA, sera biplace et cent fois plus silencieux qu’un hélicoptère d’après son concepteur.
Ce à quoi on peut réellement s’attendre.
Ça fait rêver tout ça. Oui, mais quand on interroge le maker et fondateur d’Anemos Technologies, Philippe Crochat, le ciel devient plus gris :
« La simple livraison par drones est encore problématique en 2017, il est peu probable que des gens voyagent en drones avant 2030. Pourquoi ? Parce qu’il faut rendre les batteries plus efficaces. »
Compte tenu de leur autonomie, les drones feront tout d’abord des débuts timides au-dessus de nos têtes dans les prochaines années. Les modèles les plus aboutis, Vahana et Ehang 184, tiennent entre vingt et trente minutes, à peine suffisant pour un saut de puce urbain. Et il faut les recharger trois heures en moyenne après utilisation. Bien qu’ils soient opérationnels, ces modèles doivent aussi encore obtenir leurs certifications de vol, sésame sans lequel rien n’est possible, ce qui rend aléatoire leur date réelle de mise en service.
Second frein, la sécurité. Sur cette question, les gros constructeurs sont à fond. Ainsi Airbus travaille étroitement avec la Federal Aviation Administration, comme nous l’a confié sa porte-parole, Marie Caujolle, pour élaborer un « modèle de gestion de vol automatisé à grande échelle dans des environnements urbains ». Certains drones cependant, comme le S2 Aircraft, sont prévus pour un usage individuel sans s’intégrer à un écosystème collectif. Ce qui risque de compliquer leur certification.
« Nous évaluons la possibilité de faire voler un E-FAN X, c’est-à-dire un drone qui aura la taille d’un jet d’affaire sous trois ans. » Marie Caujolle, porte-parole d’Airbus
Le coq français prend son envol.
Ce n’est donc pas pour demain, mais ça arrive. En tous cas, les drones ne resteront pas longtemps des engins à faible rayon d’action. Airbus, encore, a déjà un coup d’avance avec des projets beaucoup plus ambitieux qui se rapprochent des avions en matière de capacités et de performances. Avec ses moteurs de 2 méga watts, son projet de drone-jet E-FAN X est déjà aguichant ; mais apprenez qu’il n’est qu’une étape avant l’arrivée d’un drone de la taille d’un Airbus A320, avec des moteurs de 20 à 40 méga watts. Oui, vous avez bien lu.