
Si vous possédiez un lingot, vous fileriez sans doute acheter une voiture volante ou combattre la famine en Afrique. Pas Rachel Sussman. Cette Américaine a préféré combler les fissures dans le goudron des trottoirs environnants avec de l’or fondu. Pourquoi ? Parce que c'est de l'art !
L’artiste new-yorkaise Rachel Sussman est plus connue comme photographe (elle avait notamment marqué les esprits en présentant des photos des plus anciens organismes vivants sur Terre) mais sa dernière œuvre devrait quand même vous faire flasher. La série nommée Sidewalk Kintsukuroi, qu’elle présente au centre d’art de Des Moines, aux États-Unis dans le cadre de l’exposition “Alchemy : Transformations in Gold“, est composée de morceaux de trottoirs dont les fissures ont été comblées en y coulant de l’or.
Le ciment est d’or… But de la manœuvre ? Faire ressortir les imperfections et donner un air précieux à quelque chose de foncièrement commun. Par exemple, des plaques de marbre qui pavent l’entrée du musée et des morceaux de goudron du quartier de Soho. Pour verser son mélange d’or, de bronze et de résine, elle a utilisé un outil verseur tibétain dévoué à dessiner les mandalas rituels.
Pourtant se servir d’or comme colle n’est pas nouveau. Sussman a trouvé son inspiration au Japon, où l’artisanat “Kintsukuroi” rafistole ainsi des céramiques et des porcelaines précieux depuis le XVe siècle. Sur des éléments de voirie par contre, c’est probablement la première fois.