
Son petit nom ? L'Utility Ro-Pax. Son super pouvoir ? Devenir le plus grand ferry zéro émission au monde. La date d'arrivée de ce gros bébé électrique ? 2025, si les eaux sont clémentes.
La croisière s’amuse… avec les deux doigts dans la prise. A force d’être omnubilé par la “honte de prendre l’avion” (ou flyskam dans la langue de Greta Thunberg), on finirait presque par oublier que le transport maritime n’est pas exempt de tout reproche, puisqu’il génère chaque année 3% des émissions totales de Co2 (et c’est environ 12% pour l’Europe). Comme pour les voitures thermiques, des plans d’urgence sont d’ores et déjà lancés pour aider à réduire cette pollution, et l’OMI (Organisation Maritime Internationale) espère réduire les émissions de 40% d’ici 2030. Un vaste challenge quand on connaît le pouvoir d’inertie des gouvernements, mais qui trouve avec l’arrivée prochaine de l”Utility Ro-Pax une lueur d’espoir. Ou un phare dans la nuit, plutôt.
Ferry builder @Incat_Tasmania has received its first order for a new electric vehicle ferry design. According to reports, Argentine company @buquebus_ar has ordered the 148 metre long catamaran ‘utility Ro-Pax’ design (pictured).https://t.co/saCzANlUnf
— AustralianManufacturingForum (@AuManufacturing) January 16, 2023
Plus grand qu’un terrain de foot. Long de 150 mètres, ce ferry développé par le constructeur Incat devrait “atterrir” entre les mains de la compagnie maritime Buquebus au plus tard en 2025. Et comme on dit, il ne viendra pas les mains vides puisqu’il a l’ambition d’être le premier navire de ce genre à être 100% électrique. Sous le capot, si l’on peut dire, on trouve 400 tonnes de batteries, avec une vitesse de pointe estimée à 46 km/h (25 noeuds) pour embarquer rien de moins qu’un petit village et l’équivalent du parking d’un centre commercial : 2100 passagers et 225 voitures.
Idéal pour les courts trajets. Avec une autonomie de 185 kilomètres, le ferry n’est évidemment pas conçu pour les longues croisières, mais plutôt pour les trajets courts (entre la Sardaigne et la Corse, par exemple). Et dans un contexte pro écologie pour la mobilité, on ne doute pas que les touristes du monde entier seront sensibles à ce monstre en aluminium qui, bonus, ne coûte pas plus cher à construire qu’un bateau traditionnel. Du côté du constructeur Incat, en tout cas, on semble déjà se frotter les mains, si l’on en croit le conseiller stratégique du groupe : “La livraison du premier grand ferry électrique à batterie au monde pour Buquebus entraînera une croissance exponentielle du marché international des grands navires électriques légers. Le monde veut de grands navires légers à zéro émission et nous augmentons déjà notre main-d’œuvre et nos installations de production en vue de ce qui sera une expansion importante“.
Ne reste plus qu’à se jeter à l’eau, afin que des initiatives du même genre ne fassent “splash” pour la concurrence voguant encore au thermique.