
"Votre sécurité, c'est notre argent" : voilà qui pourrait faire le titre d’un beau rapport sur les bénéfices générés par les radars automatiques en 2017. Avec des recettes en hausse de 10%, on appelle ça toucher le jackpot.
Souriez, vous êtes flashés. 1,10 milliard d’euros ramenés par les 17 millions de contraventions envoyées : voilà les chiffres clés à retenir pour le bilan du fonctionnement des radars automatiques en 2017. Et si le nombre de flashs n’a que peu progressé (2%), les recettes, elles, ont bondi de 10%. On se frotte les mains ? Selon le rapport de la Sécurité routière, cette hausse traduirait avant tout « une meilleure efficacité du système ».
On ne peut pas accuser de vouloir nous piller pour autant : certains radars sont carrément inoffensifs. La médaille du plus gros flop revient à celui installé en Ardèche, sur la RD534 entre Lamastre et Tournon-sur-Rhône, qui n’a crépité qu’une seule fois l’an dernier. Mais c’est peut-être aussi en étant dissuasif qu’il fait le job. Dans le fond, c’est avant tout de cela qu’il est question.
Merci aux touristes. Avec un tel magot que fait l’État ? Un rapport l’an passé démontrait que 90% servaient à financer l’entretien et le développement des voies, assurant donc notre sécurité routière. Et pour bonne part (presque un tiers des revenus de ces machines à sous), cela sert à l’entretien… des radars !
Enfin, pour la petite anecdote, on notera que nos amis étrangers n’ont pas été épargnés. C’est même à eux qu’on doit une bonne partie de l’augmentation. Le nombre de prunes expédiées à l’étranger s’élève à trois millions, soit une hausse de 8,2%. Elles représentent en tout 17,6% de la totalité des dossiers. Pas mal puisque, parmi l’argent gagné, 8% servent à désendetter l’État. Qu’ils soient français ou non, les automobilistes en colère de s’être fait tirer le portrait en doublant un camion seront heureux de savoir qu’ils bouchent les trous de Bercy.