
Un peu partout sur terre, des quartiers agricoles jaillissent en plein cœur des villes. Effet de mode ? Pas sûr. Adoptez dès maintenant les accessoires indispensables de l’homo urbanus : la binette et des bottes en caoutchouc.
On les appelle les « agrihoods », ce sont des quartiers centrés sur une petite exploitation agricole pour tous. Certes, l’agriculture urbaine, les jardins partagés et l’habitat collectif ne datent pas d’hier. Mais ici, la ferme en ville a plusieurs utilités : elle améliore le paysage, offre une réponse nourricière en circuit court et, surtout, elle joue un important rôle social et communautaire.
Potager libre-service. L’exemple le plus célèbre des agrihoods est la Michigan Urban Farming Initiative, à Détroit : 8000 m2 de jardin, un verger de 200 arbres et même un jardin sensoriel pour les enfants. Chacun peut y venir librement et participer à l’entretien des plantations. Les fruits et légumes récoltés sont ensuite redistribués gratuitement entre les habitants du quartier, les églises et les associations caritatives.
Boyz N the (agri)Hood. Moins connue, l’initiative Agritopia a permis de redonner des couleurs à une banlieue résidentielle tristounette de Phoenix. Ici, les poules cohabitent avec des agneaux au milieu de vergers d’agrumes et de rangées de légumes. Six des soixante-quatre hectares de cet agrihood sont dédiés à l’agriculture biologique. Au lieu de palissades, des vignes et des buissons de mûres délimitent Agritopia des résidences. « Traverser la rue avec mes enfants pour pouvoir ramasser des produits frais et sains, c’est incroyable », s’enthousiasmait dans le New York Times un habitant du quartier. Plus besoin donc d’habiter en campagne pour se reconnecter à la terre.