
Des Japonais ont créé un robot capable d’anticiper la formation d’un tsunami grâce aux fluctuations sismiques en mer. Un moyen de sauver des milliers de vies à l’avenir. Sans trembler.
L’île Nishino dans l’archipel d’Ogasawara au Japon ne cesse de grandir. La raison ? Elle est en fait le sommet d’un volcan sous-marin entré en éruption en 2013. Hiroko Sugioka, géologue de l’université de Kobe, y a vu un terrain parfait pour envoyer un Wave Glider (littéralement « planeur sur vague»), un robot autonome qui se déplace avec l’énergie des vagues et du soleil. Surtout, le géologue a eu l’idée d’y ajouter des capteurs pour mesurer les variations dans la pression de l’eau et dans les champs magnétiques. Deux indicateurs fiables pour détecter la formation d’un tsunami.
Trois minutes chrono. Le cas échéant, le robot inventé par l’entreprise Liquid Robotics transmettrait l’information en moins de trois minutes aux autorités compétentes qui pourraient immédiatement enjoindre les populations à s’écarter des côtes et rejoindre des points en hauteur. L’enjeu est énorme. En 2011, sur les 18 000 morts consécutifs au séisme de magnitude 9 de la côte Pacifique au Japon, plus de 90% des vies avaient été fauchées par le tsunami. Or, la vague avait mis trente minutes à toucher le rivage. Si un tel robot avait existé, le nombre de vies sauvées aurait pu être immense…
La machine devrait être pleinement opérationnelle en mai, à proximité de cette île qui crache de la matière cinq à six fois par minute. Si l’expérience se révèle concluante, elle pourrait être répliquée partout où des humains nécessitent d’être protégés de ce grand danger.