
Les 6 et 7 février derniers à Ouagadougou, un sommet réunissant les ministres de l’Environnement de 15 pays d'Afrique de l'Ouest a permis d'adopter des réglementations écologiques sur le carburant et les véhicules. Et celles-ci vont dans le bon sens de l’histoire.
Après le lancement d’une nouvelle monnaie chassant le franc CFA, la CEDEAO part à la chasse d’un autre fléau : la pollution. Avec un parc automobile connaissant l’une des plus grandes croissances au monde, mais composé principalement de voitures d’occasion, la région va se doter d’un arsenal législatif pour améliorer la qualité des voitures importées.
En moyenne, les trois à quatre millions de véhicules vendus sur le continent ont été construits avec des normes anti-pollution obsolètes. De surcroît, les carburants utilisés sont de mauvaise qualité et provoquent une pollution massive. Une situation qui devrait bientôt être un souvenir lointain grâce à la coopération de ces ministres verts.
15 West African countries have taken an important step to fight pollution and improve public health.
New regulations will improve fuel, vehicle emisisons and efficiency standards across the region. @ecowas_cedeao https://t.co/s5FLqEU7EU
— Climate & Clean Air Coalition (@CCACoalition) March 3, 2020
Dès 2021, tous les véhicules importés sur cette partie du continent devront se conformer à la norme Euro 4, c’est-à-dire que la première mise en circulation du véhicule ne devra pas être antérieure à 2006. Si vous voulez envoyer la vieille berline de papy, c’est raté, une limite d’âge de dix ans a été définie pour toutes les voitures en vente. L’autre norme importante concerne le carburant : l’essence et le diesel vendus sur le continent devront être limités en soufre car selon un journal togolais, les taux de la région sont actuellement 200 à 1000 fois plus élevés que la norme appliquée dans l’UE.
Vite ça chauffe. Avant d’être complètement entérinées, ces mesures vont maintenant devoir être adoptées durant le conseil des ministres de la CEDEAO en juin prochain. Pour les appliquer avec succès, plusieurs pays auront besoin de soutien car certains ne disposent pas d’équipes dédiées à ce chantier. Espérons qu’ils feront vite : la pollution atmosphérique est telle dans la région que l’OMS a placé une ville du Nigeria en première place des villes les plus polluées au monde par les particules nocives PM10. L’Europe, de ce point de vue, n’a pas de leçon de morale à donner.
Crédit photo une : AFP