
Bâti en 1901, il était le premier au monde. À ce rythme, il sera peut-être aussi le dernier.
La Belle Époque. Chez nous, le siècle dernier s’est ouvert entre le forage du premier métro et l’érection de la tour Eiffel, marche après marche. Outre-Rhin, il s’est manifesté par l’apparition d’un train emblématique, à une trentaine de kilomètres de Düsseldorf, à Wuppertal. Plutôt que de traverser la rivière sur un pont, ce train 100% électrique a été accroché à un monorail suspendu au-dessus de cette ville largement boisée. C’était le premier de l’histoire.
Ne pas se pencher. Son concepteur, Eugen Langen, réalisa un premier test à Cologne, avant de jeter son dévolu sur Wuppertal alors en pleine expansion. Après un tour d’essai validé par l’empereur en octobre 1900, le Wuppertaler Schwebebahn (dans la langue d’Angela Merkel) est inauguré l’année suivante. Bientôt 120 ans plus tard, il circule toujours, desservant une vingtaine de stations en une demi-heure environ.
Connu dans le monde entier, il a même transporté… un éléphant. Mais pas longtemps. Un cirque voulu faire parler de lui en faisant monter l’animal dans la rame mais, apeuré par les bruits de câble, le pachyderme préféra plonger dans la rivière en dessous.
Deutsche Qualität. Langen visait de rejoindre Berlin, à 500 kilomètres de là. Finalement, la ligne aérienne se limitera à 13 kilomètres qu’elle parcourt à 60 km/h avant de devoir faire demi-tour car le wagon est à sens unique. À son point culminant, le monorail circule 12 mètres au-dessus de l’eau de la rivière. Aujourd’hui, pas moins de 70 000 personnes l’utilisent chaque semaine par plaisir ou pour aller travailler. Il a survécu aux années et aux guerres. Si l’on en croit la “qualité allemande”, il survivra longtemps après le coronavirus…
Plus d’infos sur ce train historique : schwebebahn.de