
Sur la ligne 393 de la RATP, dans le Val-de-Marne, un bus électrique sans chauffeur et sans passagers à l’intérieur circule la nuit afin de tester les technologies pour qu’elles soient prêtes à l’autonome 2022. Une première en France.
Sans les mains. Après les petites navettes, place aux bus. La RATP (Régie autonome des transports parisiens) teste en ce moment, et sur six kilomètres, un bus électrique 100% autonome. L’engin roule uniquement la nuit entre les arrêts Sucy-Bonneuil RER et Basse-Quinte (Créteil) et ne prend pour l’instant pas de passagers. Un machiniste fait office de « conducteur », mais ce dernier ne pose pas les mains sur le volant : il doit s’assurer que le bus circule normalement et reprend la main lorsqu’une situation à risque se produit (ou pourrait se produire). Par exemple : si un piéton ne traverse pas sur un passage clouté ou s’il y a un autre véhicule sur la route qui a un comportement potentiellement dangereux.
[#BusAutonome] Le #RATPGroup expérimente un bus 100% autonome sur la ligne de bus 393. Une première en France ! Equipé de 5 capteurs, le bus est d'abord testé de nuit. Il pourra transporter des voyageurs en 2022. Plus d'infos ➡️ https://t.co/lgIVU1kSY4 pic.twitter.com/weqjcyEv3C
— RATP Group (@RATPgroup) September 14, 2021
Vitesse maximale : 25km/h. Comme pour les voitures autonomes, ce bus de 18 places roule tout seul grâce à des capteurs lidar, des caméras et des radars. Des technologies toujours en phase de test qui permettent à l’engin de respecter le code de la route, les distances de sécurité, les feux et de faire les bons arrêts sur la ligne. Une intelligence artificielle (IA) dotée de « machine-learning » permet à l’engin d’apprendre de ses erreurs afin de mieux conduire à l’avenir, d’où l’importance de mener des tests en conditions réelles.
Mais il y a encore des progrès à faire : le bus autonome circule, selon l’Usine Nouvelle, à une vitesse de 15 km/h dans les carrefours et de 25 km/h en ligne droite. L’engin a aussi tendance à s’arrêter brusquement quand il perd le signal GPS, notamment sous les arbres. En d’autres termes, les bus autonomes à Paris, ce n’est pas encore pour demain. La prochaine étape sera de mener des tests la journée, notamment durant les heures creuses, comme l’explique l’Usine Digitale. La ligne 393, empruntée par près de 20 000 voyageurs par jour, possède sa propre voie de circulation séparée des autres véhicules et une priorité sur les feux. Une ligne idéale pour tester le bus.
La fin des chauffeurs ? La RATP compte bien continuer, comme avec les navettes, ses expérimentations. Quid du métier de chauffeur de bus ? Sur cette question, Côme Berbain, directeur de l’innovation de la RATP, explique : « Il y aura toujours besoin de personnel dans le bus, que ce soit pour vendre des billets, informer les voyageurs ou garantir leur sécurité. Nous allons sûrement remettre au goût du jour le métier de receveur, qui accompagnait autrefois les passagers pendant que le machiniste conduisait ». À la RATP, un métier pourrait donc bien en cacher un autre.