
Les piétons vont être contents : 100 m² ont été repeints dans un quartier étudiant, faisant gagner près de 10°C en rayonnement direct.
Il y a de quoi s’inquiéter. Les conséquences à venir du dérèglement climatique se constatent aux quatre coins du monde : inondations en Allemagne, sécheresse au Canada, incendies aux États-Unis… Seule réponse possible, réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement. Mais plus proche de nous, il est aussi possible de contrôler la température urbaine.
En ville, où l’activité humaine dégage beaucoup de chaleur, l’architecture tend à la capter et à la renvoyer aux heures les plus fraîches, ce qui entretient une température permanente dans un lieu déjà peu ventilé. C’est ce qu’on appelle un îlot de chaleur. À Nantes, l’agence AURAN constatait des différences de 8°C entre certains quartiers, et jusqu’à 14°C entre Nantes et le reste du département.
Venez retrouver sur le site de l'@AURAN_NANTES la première cartographie interactive des îlots de chaleur disponibles à l’échelle locale : https://t.co/wfTpnonr6M #canicule #ete #ilotdechaleur pic.twitter.com/W2nbGTSNIM
— AURAN (@AURAN_NANTES) July 19, 2021
Ligne blanche. Les routes goudronnées, notamment, réfléchissent les UV au lieu de les absorber. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut couper cet effet, simplement avec une peinture plus claire. Ce qui a poussé plusieurs grandes villes à « blanchir » leurs routes, de Los Angeles… à Caen. Dernière en date, la municipalité de Lyon a lancé une expérimentation dans le quartier étudiant de la Guillotière.
https://twitter.com/grandlyon/status/1413075453003304960?s=20
-10°C en ville. Les services techniques ont recouvert 100 m² de voirie de Climat’road, une peinture « anti-chaleur » plus « isolante parce qu’elle est constituée de billes de céramique qui sont elles-mêmes constituées de vide », précise la responsable voirie de la Métropole de Lyon à FranceInfo. Un isolant thermique fort qui coupe efficacement la réverbération, comme le démontre le thermomètre électronique : « Avec un revêtement existant sur un asphalte noir, on est à 41,4°C », constate l’agent municipal avant de se tourner vers la surface repeinte et d’annoncer qu’ici, « on est à 30,3°C ».
Le top, on le sait, serait de remplacer des éléments urbains par de la verdure. Planter des arbres fait de l’ombre, régule les pluies, limite les îlots de chaleur. Hélas, les villes n’ont pas toujours assez de place pour insérer cette végétation. C’est là qu’éclaircir la voirie portera ses fruits. La métropole de Lyon se donne un an pour suivre les effets de cette peinture avant de décider si elle étend la solution à d’autres routes.
Crédit photo : Thierry Fournier / Métropole de Lyon