
Ajouter une ligne de métro circulaire offrirait une alternative écologique au périph' et soulagerait les autres transports. C'est du moins l'avis de plusieurs élus parisiens qui veulent commencer par le sud de la capitale.
Accroche-toi au RER, j’enlève le périph’. Les élus PCF et Front de Gauche du Conseil de Paris ont décortiqué le récent rapport de la mairie sur l’avenir du périphérique. Pour eux c’est clair, abaisser la vitesse et réduire les voies ne feront qu’inciter des automobilistes à prendre des transports en commun sauf que voilà, ceux-ci tournent déjà à plein régime. Le pire est que le projet de ZAC Bercy-Charenton, qui accueillera 9000 habitants en 2030, va encore remplir les rames.
Pas inaugurés, déjà blindés. Les habitants du sud de Paris le savent bien, la ligne 6 et le tram 3a sont saturés. On compte beaucoup sur la future ligne 15 sud pour les désengorger. Mais même si cette pièce centrale du projet Grand Paris Express est encore en construction, on sait déjà que ce métro ne suffira pas. Idem du côté du RER B qui attend le prolongement de la ligne 14 (desservant Orly) pour retrouver des rames enfin praticables. Les experts sont cependant pessimistes et estiment que les deux transports seront rapidement saturés. Il est donc urgent d’envisager une alternative. Selon ces élus, la seule valable consiste à rajouter une méga-ligne qui desservira tout le sud de la ville.
1 million de Parisiens concernés. Leur projet s’inspire d’Orbival, le métro de banlieue qui va traverser le Val-de-Marne en recoupant les RER A,B et E et toutes les lignes RATP transversales. L’administrateur d’IDF Mobilités, Jacques Baudrier, interrogé par Le Parisien, décrivait le tracé de ce méga-métro à grande capacité et ses correspondance « avec le RER C à pont du Garigliano, avec le RER B à Cité Universitaire, le RER C à Ivry, le RER A à Vincennes ». Ainsi, en démarrant par le sud de la capitale, on pourrait attirer plus d’un million de voyageurs par jour. Cela tombe bien, c’est pratiquement le nombre d’automobilistes qui fréquentent chaque jour le périphérique, que plusieurs candidats à la mairie de Paris veulent carrément supprimer.
En lançant aujourd’hui les études, le super-métro sud pourrait rouler dès 2035.
Les élus proposent donc de lancer au plus vite une étude de faisabilité, car construire un métro prendra environ 15 ans (Orbival a démarré en 2006). Puisqu’on a investi 35 milliards d’euros sur le Grand Paris Express, il ne suffira ici “que” de débloquer une dizaine de milliards supplémentaires. Un projet pharaonique qui devrait toutefois plaire aux Parisiens… À ce jour, 5% seulement des automobilistes sur le périphérique viennent de Paris intra-muros ; pourtant c’est bien Paris qui finance et entretient ce boulevard. Un métro servira en priorité ceux qui y vivent et non plus ceux qui le contournent.