
Et d’un seul coup beaucoup de comportements sur la route deviennent plus clairs...
Néfaste & Furious. Fin d’année oblige, on jette quelques coups d’œil dans le rétro sur 2020. À raison, puisque ça nous permet par exemple de présenter cette étude riche en enseignements, réalisée l’été dernier pour le compte de la Fondation VINCI Autoroutes. Mené par Ipsos auprès de 12 400 personnes dans 11 pays européens, ce « Baromètre 2020 de la conduite responsable » dresse un état des lieux intéressant sur « les comportements et représentations des Européens au volant ».
On y apprend notamment qu’un conducteur français sur cinq (soit 20%, contre une moyenne de 16% des Européens) « admet ne plus être la même personne lorsqu’il est au volant et s’estime plus nerveux, impulsif ou agressif ». Et ce n’est pas tout.
Mad Max. Oui, la route réveille le monstre en nous. Appréciez plutôt : 70% des conducteurs français (contre 55% des Européens) « reconnaissent qu’il leur arrive d’injurier les autres conducteurs » et 34% « collent délibérément le véhicule d’un conducteur qui les énerve » (contre 33% des Européens). Seuls aspects où les Français passent en dessous de la moyenne européenne : 27% d’entre nous doublent par la droite sur l’autoroute (contre 34% des Européens) et 18% descendent de leur véhicule pour s’expliquer (contre quelque 20% des Européens).
Des incivilités au volant à la proportion inquiétante et qui s’expliquent peut-être par la distance que la conduite crée vis-à-vis d’autrui : 17% des conducteurs français (un sur quatre chez les moins de 35 ans) déclarent « être dans leur bulle lorsqu’ils sont au volant et faire moins attention aux autres ». Pire, plus d’un Français sur dix (soit 12% contre 14% des Européens) vont jusqu’à déclarer que sur la route « c’est chacun pour soi ». Glaçant. Des réponses que l’on croirait sorties de Mad Max.
Jean-Paul avait raison. Sans surprise, le climat sur la route est délétère et 87% des conducteurs français (contre 84% à l’échelle européenne) « avouent avoir déjà eu peur du comportement agressif d’un autre conducteur ». En somme, le conducteur est un loup pour l’homme. Et si les Français s’estiment eux-mêmes vigilants (76%), calmes (50%) et courtois (29%), ils trouvent à l’inverse la conduite des autres irresponsable (45%), dangereuse (40%), stressée (35%) et agressive (33%). Ici comme ailleurs et toujours : « L’enfer, c’est les autres. »